©Photo Cyril Gache/MMBC
Y'a de la joie à rencontrer Antoine de Caunes! C'est bien visible sur cette photo qui à la fois fige l'instant et me transporte bien au-delà du présent...
⏮ Rewind....Nous sommes en 1978 et comme le chante Souchy sur une musique de Voulzon, j'ai 10 ans. Je vais à l'école, mais pas que... Né dans une famille de mélomanes à une époque où la pop et le rock étaient à leur apogée, je bénéficie d'un bain sonore quotidien entre Les Beatles, Dylan, Les Stones, Pink Floyd...que du bon, du très bon, du génial. Curiosité médiatique, alors que le rock est né depuis plus de 20 ans (une génération tout de même), la musique n'a quasiment pas voix au chapitre sur les 3 seules chaines de l'époque.
C'est alors qu'apparaît une émission OVNI, Chorus, produite et animée par un jeune inconnu de 25 ans (à l'époque il en paraissait 10 de moins, c'est encore le cas aujourd'hui, lui qui prétend être vieux au point d'en faire non pas une tartine, mais un magazine). Programmée le dimanche avant Jacques Martin, ce sera chaque semaine ma messe cathodique, dont je ne manquerai sous aucun prétexte le sacre scénique des artistes venant casser la baraque du théâtre de l'empire : Dire Straits, Stray Cats (et son génial guitariste Brian Setzer), les Clash (nous sommes en pleine période Punk), Téléphone, Little Bob Story, Police, ZZ Top, Dr Feelgood, les Cure (Robert Smith méconnaissable avant sa panoplie de corbeau) me font vivre des instants magiques (sans parler du mutique acolyte Jacky).
Avec Chorus, Antoine de Caunes entamera une longue série d'émissions consacrées à nous faire découvrir et apprécier la crème de la musique contemporaine (pas Boulez, plutôt la pop/rock et autre new wave de l'époque) : les enfants du rock, Rapido auront marqué leur époque et m'auront permis de nourrir ma passion. Au-delà de la qualité de ces prescriptions, il imposera un vent frais, un style, un ton, un tempo (Rap, Rap, Rapido à 200 bpm) unique avec une bonne dose d'humour (presque british) dont il révèlera toute la quintessence sur Canal dans Nulle part ailleurs.
Vous l'aurez compris, ma culture musicale doit beaucoup à Antoine de Caunes qui s'emploiera par la suite à pousser l'évangélisation avec son dictionnaire amoureux du rock, car Monsieur de Caunes, non content d'être 4 ever young, est éternellement in love de la musique....Toute la musique que j'aimeuh....Extrait impayable du chapitre de l'opus consacré à une interview de notre Jauni national à l'occasion de la production du magnifique Hallyday 84.Nashville qui feront se rencontrer Carl Perkins, Stray Cats, Tony Joe White (réécouter absolument le dernier disque de Joe Dassin composé par le sudiste, Blue Country), Emmylou Harris :
-Antoine de Caunes : Alors, tu fais du rock ou de la variété?
-Johnny : Humm...Il faut remettre les pendules en place.
-A de C (ou AC/DC, c'est selon) : tu veux dire à l'heure?
-Johnny : Oui, ok, si tu veux : à leur place.
Tout cela est bien beau, mais me direz-vous, comment ai-je rencontré Antoine de Caunes.?
C'est grâce à tout le talent d'organisation et des belles rencontres de Vincent Martin qui a permis cet évènement dans le cadre du Montpellier Méditerrannée Business Club.
▶️ Play. Interviewer interviewé, arroseur, arrosé comme dans un Laurel et Hardy qu'il vénère tant, Antoine de Caunes nous a récité le résumé de sa vie et donc de son livre "Perso" comme seuls les journalistes et les hommes politiques savent le faire, ou comme du papier à musique...C'est au choix.
Le portrait est à la hauteur du style et des talents multi-facettes de l'homme qui forcent au respect : journaliste, comédien, réalisateur, écrivain...What else? Antoine de Caunes a les qualités et le tranchant du couteau Suisse (son amitié avec Stephan Eicher y serait-elle pour quelque chose?).
On retiendra quelques leçons :
-Être vieux, c'est cool. Il en a fait un magazine timestriel "Vieux".
-Place aux jeunes! Pour l'animation des César, les émissions musicales...
-Don't look back. Pas trop de nostalgie chez Antoine de Caunes, plutôt partisan du Carpe diem
-Honte à vous qui n'avez pas vu le dernier Audiard, Emilia Pérez
...Et pour ma part, l'immense plaisir d'avoir pu parler actualité musicale, notamment celle de Richard Hawley et de Nick Lowe (silence radio du côté d'Andy Partridge)
Pour conclure cette éloge, je reprendrai les mots d'Antoine de Caunes dans son émission Rapido : "Allez, salut maintenant"
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